Quête de sens au travail… que puis-je faire ?

Certaines phrases reviennent souvent : « Je suis fatigué, je n’ai plus envie », « Le lundi matin, c’est dur », « J’en ai assez de ces changements », « Ce n’est plus comme avant ! », « A quoi ça sert ce que je fais ? », « Je préfère rester chez moi ».

Epanouissement professionnel en berne ? Oui ! Et cela génère de nombreuses ruminations et émotions de frustration, de démotivation, d’inquiétude. Caché derrière cette quête de sens, il y a un besoin qui n’est pas/plus satisfait (équilibre vie pro/perso, autonomie, finalité, esprit d’équipe, reconnaissance…). Faire face à ces émotions est difficile, nous avons souvent envie que ce soit l’autre, l’organisation qui agisse et résolve notre problème. Mais c’est une erreur. Il n’y a que nous qui puissions être acteurs pour reconnecter avec notre émotion plaisir : cela dépend de nous, dans le contexte qui est le nôtre. Donc, que faire ? Prendre du temps de repos et de recul pour se ressourcer et objectiver, se questionner : « Qu’est ce qui se passe ? » « Qu’est- ce qu’il me manque concrètement ? » « Comment puis-je le (re)trouver ? ». Et le plan d’actions pour reconnecter avec son besoin peut être dans la sphère professionnelle, mais également dans une vie associative, dans des relations amicales, en ayant plus d’activités artistiques ou sportives ou en changeant certaines habitudes.

Et si c’est votre collaborateur qui est en quête de sens   ? Vous n’avez pas à prendre en charge, mais à prendre en compte ! On entend partout que le rôle du manager est de donner du sens ! Oui vous devez donner du sens en permettant à chacun de voir la valeur ajoutée de sa contribution individuelle à la feuille de route collective. Oui vous avez pour responsabilité de créer les meilleures conditions d’une dynamique positive avec les moyens à votre disposition (climat de confiance, conditions de travail, dynamique d’équipe, missions confiées, etc.). Mais lorsque votre collaborateur est en quête de sens, vous ne pouvez agir à sa place, c’est son alignement interne. Face à lui, votre rôle est de prendre du recul, de ne pas le prendre personnellement, de repérer les signaux faibles en prévention du “brown out” (épuisement physique et psychologique quand on perd le sens et la satisfaction au travail sur la durée), de mettre en place le dialogue, de l’inciter à réaliser son diagnostic et d’être disponible pour réfléchir au plan d’actions qui serait possible dans le contexte organisationnel. Vous n’êtes pas responsable de trouver la solution, vous êtes responsable du cadre. La perte de sens vient d’une coupure entre son évolution personnelle et les conditions que propose le système. C’est à chacun de se questionner sur ce qu’il souhaite, sur ce qu’il contrôle et sur quoi il peut agir pour réimpulser une dynamique positive pour soi et pour le collectif.

Cette chronique est issue du numéro 138 du magazine « Courrier Cadres » de Juillet-Août 2022.

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