Ça tangue ! “Encore un changement d’orientation !”, “Là-haut c’est toujours plus, mais on manque de ressources”, “On est coincés entre les directives et le client”, “Y a bientôt plus de nouveaux que d’anciens dans l’équipe”. Comme dans tout contexte de changement, les réactions individuelles sont différentes, certains sont agacés, démotivés ou inquiets quand d’autres positifs. Pour faire face, la clé est d’accepter cet état émotionnel, puis de maintenir la confiance et le focus vers l’avenir.
S’il y a nouvelles directives, transformation, c’est dans l’objectif d’aller de l’avant. Le manager joue un rôle clé dans ces contextes évolutifs, mais les collaborateurs aussi. Nous sommes tous acteurs responsables pour remettre en place une dynamique positive. La 1ère étape pour le manager est de permettre à l’équipe d’exprimer l’émotion et les interrogations/remarques que génèrent ces changements, sans qu’il se sente en charge d’y apporter une solution. La 2ème étape est de réexpliquer le sens des changements pour redonner de l’inspiration. Mais pour passer à l’action, pour impulser la mise en mouvement, cela nécessite que chacun se questionne sur ses propres objectifs, la valeur ajoutée qu’il souhaite apporter dans ces nouvelles orientations, sur ce dont il est et sera fier et surtout sur ce qu’il peut faire avec les moyens qu’il a à disposition.
Le plus difficile est d’accepter que le contexte ne changera a priori pas et de ne pas lutter contre. L’enjeu est de ne pas se rigidifier face à cette vérité, se bloquer sur un avant/après, mais de mettre en place un plan d’actions dans le présent avec la politique des petits pas qui permet une évolution, étape par étape, de valoriser les petits succès et d’être bienveillant vis-à-vis de soi, de l’autre. Il s’agit d’être « entrepreneur ». Le rôle du manager est de soutenir cette dynamique au cours d’entretiens individuels ou de séminaires d’équipe. Le collectif peut redonner des marges de manœuvre. Ne pas être seul mais en équipe insuffle de l’énergie et de la créativité. Le soutien émotionnel, le sentiment d’appartenance et la complémentarité des forces et des talents sont les meilleurs leviers pour dépasser les situations complexes et stressantes. Rester isolé ou vouloir se débrouiller seul nous rigidifie dans nos positions.
Alors quand on est dans un contexte mouvant, comment garder sa souplesse ? C’est un choix, le choix de la prise de recul… pour définir ce que je contrôle, ce qui est attendu de ma part, ce à quoi je souhaite contribuer, de quoi j’ai besoin pour y arriver et enfin » Quel est le prochain petit objectif que je peux mettre en place qui me permettra la mise en mouvement ? «
Cette chronique est issue du numéro 140 du magazine « Courrier Cadres » de Novembre-Décembre 2022.
